AbonnéIncontournableRevue ParasciencesSciences et parasciencesSpiritualités

Maria Strømme : Une scientifique à la croisée de la physique, de la biologie et de la métaphysique

Cet article est le premier d’une série. Les deux premiers sont publics et les suivants sont réservés au abonnés ou aux lecteurs de la revue « Parasciences ».

Professeure de nanotechnologie à l’Université d’Uppsala et spécialiste reconnue des matériaux avancés, Maria Strømme s’est imposée depuis plus de vingt ans comme une figure majeure de la recherche scandinave en biomédecine, en énergie et en nanomatériaux.
Rien ne la prédestinait, a priori, à s’aventurer sur le terrain de la conscience.

Pourtant, en 2025, elle publie dans AIP Advances un article théorique audacieux, « Universal consciousness as foundational field », proposant de considérer la conscience comme un champ fondamental à partir duquel émergeraient l’espace-temps, la matière et les consciences individuelles. Une démarche singulière, d’autant plus notable qu’elle émane d’une scientifique issue du cœur des sciences de la matière.

Ce premier article inaugure une série que « Parasciences » consacrera aux approches contemporaines de la conscience à la croisée de la physique, de la philosophie et du non-dualisme. Il revient d’abord sur le parcours scientifique de Maria Strømme, ses travaux majeurs et le chemin intellectuel qui l’a conduite des nanomatériaux à l’interrogation des fondements du réel.

 Introduction

Maria Strømme compte parmi les scientifiques scandinaves les plus remarquables de sa génération. Professeure de nanotechnologie à l’Université d’Uppsala, chercheuse prolifique et entrepreneure scientifique, elle est surtout connue pour ses travaux dans les matériaux avancés et les applications biomédicales.

Mais depuis quelques années, elle apparaît dans un champ inattendu : la réflexion théorique sur la conscience. Son article Universal consciousness as foundational field (AIP Advances, 2025) propose un modèle radical où la conscience devient le fondement de la réalité physique. Nous noterons qu’il s’agit là d’une contribution singulière venant d’une experte du monde matériel !

Ce cours article de présentation retrace son parcours, ses travaux et le chemin qui l’a conduite de l’étude des nanomatériaux aux spéculations sur la nature de la conscience.

  1. Une trajectoire scientifique exceptionnelle

1.1. Origines et formation

Née en 1970 en Norvège, Maria Strømme s’oriente très tôt vers les sciences exactes.
Elle étudie la physique et l’ingénierie des matériaux avant de rejoindre la Suède pour son doctorat à l’Université d’Uppsala, l’une des plus anciennes institutions scientifiques d’Europe.

Dès le milieu des années 1990, elle se spécialise dans : la chimie des matériaux, les polymères fonctionnels, les structures nanométriques et les applications biomédicales émergentes.

1.2. La plus jeune professeure de Suède

À seulement 30 ans, Maria Strømme devient professeure titulaire, obtenant la prestigieuse chaire Professur i nanoteknologi à l’Université d’Uppsala. Ce record fait d’elle la plus jeune professeure de Suède, un pays où les titres académiques supérieurs sont généralement obtenus tard dans la carrière.

Cette reconnaissance précoce reflète : une productivité scientifique rare, une capacité à travailler à l’interface entre disciplines, et un talent particulier pour identifier des applications pratiques à partir de concepts fondamentaux.

  1. Contributions majeures en nanotechnologie

Maria Strømme est surtout connue pour ses travaux sur les nanomatériaux avancés. Son laboratoire a produit une impressionnante variété de résultats, souvent à la frontière entre la physique, la chimie et la biologie.

2.1. Matériaux biomédicaux et médecine régénérative

Elle a participé au développement de nanoparticules ciblées pour la délivrance de médicaments, d’hydrogel fonctionnels pour la régénération osseuse, de matériaux injectables favorisant la reconstitution de tissus, de structures nanocellulosiques utilisées comme matrices biologiques.

Ses travaux ont trouvé des applications en orthopédie, en chirurgie reconstructrice, en dermatologie et en thérapie génique.

2.2. Énergies renouvelables et stockage

Maria Strømme a également travaillé sur des supercondensateurs nanostructurés, des matériaux poreux pour batteries et des systèmes de stockage d’énergie à haute densité.

2.3. Technologies environnementales

Parmi ses contributions les plus remarquées on note la conception de matériaux nanocellulosiques biodégradables, des polymères absorbants pour le captage des polluants, des membranes filtrantes hautement sélectives.

2.4. Une orientation transdisciplinaire

Sa capacité à passer de la médecine régénérative aux systèmes énergétiques illustre une caractéristique trop rare chez nombre de chercuers : une vision unifiée des propriétés fondamentales de la matière, n’hésitant pas à traverser les frontières disciplinaires.

  1. Une présence publique soutenue

Maria Strømme est également une communicatrice scientifique remarquable.
Elle a donné de nombreuses conférences TEDx, interviews et interventions publiques, où elle insiste sur : les promesses des nanotechnologies, leur impact sociétal, les enjeux éthiques et environnementaux.

Elle est souvent citée dans les médias scandinaves et a reçu plusieurs distinctions pour la vulgarisation scientifique.

  1. De la matière… à la conscience

La surprise, pour beaucoup, survient en 2025 lorsqu’elle publie un article théorique audacieux sur la conscience dans la prestigieuse revue AIP Advances.

Pourquoi, au risque de briser sa carrière, une spécialiste de nanomatériaux se tourne-t-elle vers les fondements ontologiques de la conscience ?

Plusieurs éléments éclairent ce virage.

4.1. Un intérêt ancien pour la structure du réel

Maria Strømme a toujours travaillé sur des matériaux où l’ordre émergent, la dynamique structurelle, les symétries rompues, et l’auto-organisation jouent un rôle majeur.

Or, ce sont précisément ces concepts qu’elle mobilise dans son article sur la conscience.

4.2. La vision “informationnelle” de la matière

Les nanomatériaux, dans leur essence, obligent le chercheur à repenser la matière non comme substance solide, mais comme structure, configuration, pattern, information condensée.

L’idée que “la matière est une forme d’information” ouvre la porte à une réflexion sur ce qui pourrait être plus fondamental que l’information elle-même.

4.3. Le contexte intellectuel suédois et nordique

Pour mieux comprendre sa démarche, il faut savoir que la Suède et la Norvège comptent une tradition bien ancrée de dialogue entre science et philosophie, d’ouverture aux approches phénoménologiques, de recherches sur la conscience non strictement réductionnistes.

Dans ce climat, on comprend mieux qu’un modèle combinant physique, ontologie et non-dualisme n’est pas incongru.

4.4. La maturité d’une carrière scientifique

À ce stade de sa carrière, Maria Strømme s’est affranchie des contraintes d’un parcours académique classique. Elle a ainsi les moyens d’explorer des idées plus spéculatives, tout en conservant sa rigueur scientifique.

  1. L’article de 2025 : une proposition radicale

Dans son article Universal consciousness as foundational field, Strømme propose une théorie fondée sur trois principes :

  1. Universal Mind (structure),
  2. Universal Consciousness (présence)
  3. Universal Thought (dynamique).

Elle y affirme que la conscience est le champ fondamental, l’espace-temps émerge de sa dynamique interne, la matière est une excitation stabilisée de ce champ, les consciences individuelles sont des focalisations locales.

Cette proposition la situe dans une certaine continuité avec l’idéalisme analytique, un dialogue avec la physique émergentiste, une proximité conceptuelle avec les traditions non-duelles.

Pour un chercheur issu de la nanotechnologie, c’est un positionnement à la fois surprenant et cohérent car comprendre la matière conduit parfois à remonter au-delà d’elle !

  1. Réception et impact

6.1. Dans la communauté scientifique

L’accueil de sa théorie est mitigé. Certains physiciens y voient une spéculation intéressante, d’autres critiquent son manque de formalisme, les philosophes de l’esprit s’y intéressent, les neuroscientifiques restent prudents.

6.2. Dans le grand public et les milieux transdisciplinaires

C’est dans ce milieu que l’article a rencontré un écho marqué, notamment parmi les chercheurs en phénoménologie, les universitaires travaillant sur la non-dualité, les lecteurs intéressés par les liens unissant science et conscience.

Maria Strømme ne renonce pas pour autant à ses recherches matérielles : elle poursuit ses travaux en nanotechnologie tout en explorant les fondements ontologiques du réel.

  1. Une scientifique aux frontières de la matérialité, de l’information et de la conscience

Maria Strømme appartient à cette catégorie encore rare de chercheurs capables d’embrasser la rigueur de la matière, la plasticité des structures informatives et la profondeur des questions métaphysiques.

Son parcours illustre une idée simple mais profonde : la science et la philosophie ne sont pas deux domaines séparés, mais deux regards sur une même énigme – la nature de la réalité.

Que l’on adhère ou non à sa vision idéaliste, Marie Strømme rappelle que la science progresse lorsque l’on ose questionner ses fondements.

Le 21 novembre 2025, Marie publiait ce texte sur sa page Facebook :

Je suis excité de partager enfin quelque chose sur lequel je travaille depuis longtemps – un projet qui m’emmène bien au-delà de mon domaine de recherche habituel en nanotechnologie.
AIP Advances vient de publier mon nouvel article théorique, « La conscience universelle comme champ fondamental : un pont théorique entre la physique quantique et la philosophie non-duale », qui a également été sélectionné comme meilleur article du numéro 🎉 : https://doi.org/10.1063/5.0290984
Dans ce travail, j’explore une idée radicale mais de plus en plus résonnante :
Et si la conscience n’était pas un sous-produit du cerveau – mais le champ fondamental d’où émergent le temps, l’espace, la matière et la vie ?
Cet article présente un cadre mécanique quantique qui unifie la physique avec la philosophie non-duale et offre des prédictions testables en physique, neuroscience et cosmologie. Le modèle suggère également que la conscience individuelle fait partie d’un champ plus large et interconnecté – une perspective laissée allusion par des penseurs comme Einstein, Schrödinger, Heisenberg et Planck, ainsi que par des traditions philosophiques anciennes.
Pour moi, ce voyage a été de poser de grandes questions avec les outils de la science moderne :
Les expériences « mystiques » sont-elles vraiment mystiques ? Ou sommes-nous sur le point d’un changement de paradigme dans notre compréhension de la réalité elle-même ?
Uppsala University vient de publier un communiqué de presse sur mon travail : https://www.uu.se/…/2025-11-21-medvetandet-ar-grunden…

Pour découvrir la suite de cet article, vous pouvez cliquer sur ce lien :

Previous post

Amityville : aux sources d’un mythe noir

Next post

Quand la conscience devient la trame du réel : vers un nouveau paradigme scientifique ?

The Author

jean Romain

jean Romain

No Comment

Leave a reply