Emoto en eaux troubles
Entre folie douce et rencontres de qualité, ce voyage a été avant tout l’occasion d’une enquête sur le miracle le plus spectaculaire qui soit : la Vierge de la Guadalupe.
Partira ? Partira pas ? Congrès ? Pas congrès ?
Voilà qui m’a occupé l’esprit une bonne partie du mois de janvier. Pendant que certains veinards préparaient leur semaine de ski, j’attendais, fébrile, un appel de François Brune pour savoir si, oui ou non, nous allions nous envoler pour le Mexique.
L’objet du voyage était multiple : il s’agissait pour François d’intervenir dans un congrès de portée internationale et pour nous deux de mener une enquête approfondie sur un mystère dont cette revue vous a déjà longuement entretenus : la Guadalupe.
Prévoyant, j’avais déjà acheté tout l’équipement du parfait mexicain basané : séances d’UV (pour le teint), sombrero, entraînement intensif à absorber d’invraisemblables quantités de tequila (rapido, cela va de soi !), cartouchière en travers de la poitrine (velue), moustache sur visage mal rasé : bref, de quoi passer inaperçu. Le rêve de tous les touristes qui voudraient se fondre dans la foule en quelque sorte.
« Caramba ! »
En plus j’avais appris par cœur la célèbre formule mexicaine qui allait m’ouvrir toutes grandes les portes de ce beau pays : « Caramba ! ». Encore un peu, on m’aurait confondu avec le sous-commandant Marcos. Mais ma mine fière ne pouvait supporter l’idée d’être masquée par une cagoule, surtout que ça pouvait me poser des problèmes pour passer à la banque et accessoirement à la frontière. François, qui connaît mon esprit malicieux et facétieux, m’a raisonné (avec peine) et, en fin de compte, j’ai laissé mon déguisement au placard. Je me suis rasé, j’ai fait une cure de désintoxication (pour la tequila) et je suis sagement monté dans l’avion.
Les choses sérieuses commencent… enfin…
En fait, le Mexique ne ressemble pas du tout à l’idée que je m’en faisais. D’autres choses m’attendaient, au fond plus folkloriques encore, mais dans un autre registre.
Car il y avait le congrès !
Ah ! Un congrès comme ça, il faut en vivre au moins un dans sa vie.
Et je l’ai vécu. IN-TER-NA-TIO-NAL, qu’il était. Des intervenants du monde entier, à la pelle, sur des sujets pêle-mêle : les pierres qui guérissent, la TCI, les Indiens avec des plumes – comme au far west –, la numérologie, l’astrologie, toutes les logies du monde. Les guérisons spontanées, provoquées, incontrôlées, la conscience cosmique et quelques hystériques pour pimenter le tout : logique, nous étions au Mexique. Ne manquaient que les extraterrestres, mais comme il paraît qu’ils ont un sens du co(s)mique à se bidonner dans leur soucoupe, nul doute qu’ils veillaient – invisibles – sur les 20 à 30 personnes qui, venues de toute l’Amérique latine, assistaient au congrès le plus foiré auquel il m’ait été donné d’assister.
Seul Jean-Jacques Charbonier manquait à l’appel. C’est bien dommage. Peut-être l’anesthésiste aurait-il pu réveiller tout ce petit monde rassemblé sous la haute autorité (je ne plaisante plus) d’Erwin Laslo, une célébrité mondiale inconnue en France (heureusement pour nous, quelquefois on a de la chance !), qui s’est acharné à défendre bec et ongles la contre organisation, les coups tordus, les annonces foireuses et les propos fielleux qui ont constitué l’ordinaire de ce chaos pourtant prévisible et annoncé de longue date par Yvon Dray, à qui je rends ici un vibrant hommage pour sa clairvoyance, son sens de l’organisation, et même son sang-froid. Car il lui en a fallu.
Emoto en eau trouble
Masura Emoto à Mexico.
Le clou du spectacle, car c’en était un, fut l’arrivée sous les roses de Masura Emoto, spécialement et in extremis déplacé du Japon par Erwin Laslo, la haute autorité citée plus haut.
Emoto vous connaissez, c’est ce Japonais qui a démontré que des cristaux d’eau pouvaient avoir une forme harmonieuse si leur origine est pure ou si on dirige sur eux des pensées harmonieuses, et une forme hideuse si l’origine est impure et les pensées agressives.
Mais pourquoi, alors que le congrès virait à la débandade, faire venir Emoto à Mexico ?
Pour une raison toute bête, qu’Yvon Dray a dénoncée dès son retour en France sur son site
Je le cite :
Nous avons constaté que l’objectif du « Festival » était surtout de faire « valider » par le Dr Emoto, une marque d’eau soit disant « sanadora » (miraculeuse) dans un but de commercialisation ; ceci a été confirmé par l’assistante directe de Malika (l’organisatrice du festival, Ndlr) qui, face à cette situation, a démissionné de ses fonctions et dénoncé les faits.
Et là, croyez-moi, il faut le boire pour le croire ! Voici donc notre brave Emoto qui arrive, accueilli comme un prince, sa chambre remplie de roses rouges, invité à venir bénir et purifier une fontaine dans le but bien lucratif (mais il l’ignorait) de faire des pesos avec l’eau de la claire fontaine dans laquelle… Je vous laisse continuer la chanson.
Alchimiste des temps modernes, Emoto, sans le savoir, nous a montré en direct comment transformer l’eau en or. Je n’ai pas pu m’empêcher d’immortaliser la scène. Les promoteurs de l’opération non plus, qui avaient convoqué la presse, promo oblige.
Et pendant ce temps-là…
Et le François, pendant ce temps-là ? Que devenait-il ?
Dire qu’il pestait serait peu dire.
Il bouillait. Logique, vu le contexte aquatique, me direz-vous. J’ai bien essayé de le détendre en lui proposant d’ajouter une plus-value à l’eau « sanadora » par sa bénédiction. Emoto plus Brune, c’était le pactole assuré. Telle Perette transportant une jarre d’eau miraculeuse – bénie de surcroît – je rêvais à mes vieux jours à l’abri du besoin, aux lecteurs de Parasciences qui auraient tous sur la table de nuit leur petite fiole magique… le must ! Mais le regard que m’a lancé le noble ecclésiastique m’a rapidement fait renoncer à pousser plus avant la plaisanterie.
Il était temps de passer aux choses sérieuses et d’entamer l’enquête sur la Guadalupe.
Et rien que pour cela, jamais je ne regretterai mon déplacement.
La Guadalupe
On peut lire bien des choses Internet à propos de la Guadalupe.
L’image serait en 3D, superposée à la tunique à une distance de 3 microns… Un miracle aurait eu lieu l’an dernier, au cours d’une messe dite pour les enfants morts avant la naissance… Au stéthoscope, on entendrait les battements du cœur de l’enfant Jésus dans le ventre de la Vierge… Les pupilles de l’apparition se dilateraient sous l’effet d’un rayon de lumière…
Le mieux était d’aller aux sources, de vérifier en interrogeant les principaux protagonistes. Des rendez-vous furent pris, des rencontres eurent lieu, dans différents quartiers de cette ville de quelque 30 000 000 d’habitants, la moitié de la France en quelque sorte.
Rien de tous les bruits qui courent ne nous furent confirmés.
L’ancienne cathédrale de la Guadalupe
Il faut savoir que, dans cette affaire, nous marchons sur des œufs. Le miracle est patent. On l’a sous les yeux. La tunique est là, dans la basilique, exposée au public. On sait déjà que l’origine des pigments est inconnue, que les yeux de l’apparition reflètent la scène qui s’est déroulée au moment du miracle, que des guérisons miraculeuses ont eu lieu en cet endroit… Mais raconter n’importe quoi, ou même émettre des affirmations non contrôlées, ce serait risquer le discrédit. Surtout en France, dans la patrie de la déesse Raison, dans un contexte de défiance à l’égard de tout ce qui touche à la religion, à la croyance, avec, de surcroît, une Église française qui reste muette sur le sujet, théologie matérialiste oblige (voir Hélas ! le dernier livre de François Brune que j’ai l’honneur de publier ce mois-ci).
Restons prudents !
Donc, rien de ce qui a été cité plus haut et qui circule sur le net ne nous a été confirmé,
Rien non plus n’a été infirmé. Des recherches sont en cours, elles sont longues et difficiles à mener (la tilma est exposée sous verre dans la basilique et il n’est pas aisé aux chercheurs de l’approcher. On s’en doute.)
La théorie la moins vraisemblable est que l’image soit en 3D, une sorte d’hologramme, comme certains l’ont écrit. Cela pour une raison simple : les fibres de la tunique sont imprégnées de l’étrange pigment et l’image y apparaît tant au recto qu’au verso.
Briser la loi du silence
Bien sûr, nul doute que vous désirez en savoir davantage – et je vous comprends – sur ce mystère qui défie la raison.
Soyez heureux, j’ai matière à remplir plus d’un article sur le sujet. Des photos à ne savoir qu’en faire et la ferme intention de faire connaître ce miracle à un maximum de gens. Il y aura donc une suite à cet article. Cela se fera sous plusieurs formes : un livre, celui du Dr Tonsmann, l’homme qui a révélé le miracle du regard de la Vierge, des articles dans les prochains Parasciences, un numéro spécial qui sera entièrement consacré à ce miracle. Tout cela sans parler du livre de François Brune, La Vierge du Mexique qui paraîtra réactualisé d’ici quelque temps aux éditions Le jardin des livres.
L’affaire ne fait que commencer !
François Brune et Jean-Michel Grandsire à Mexico en 2006
Commençons donc par une présentation du mystère de la Guadalupe. Dans le numéro 67 vous avez pu lire un article de Christel Seval sur le sujet. Il y défend la thèse de l’origine extraterrestre de l’apparition. François Brune n’est naturellement pas de cet avis. L’ecclésiastique, c’est bien logique, défend la thèse de l’intervention divine.
Dans l’interview qui suit (déjà publié dans le numéro 44 de cette revue), il dresse une chronologie des faits qui va servir de socle aux articles des prochains Parasciences destinés à affiner notre compréhension de l’un des phénomènes les plus mystérieux qui soit.
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