Le mystère des voix directes
Toute personne s’intéressant à la transcommunication sait ce qu’est une « voix paranormale ». Paradoxalement, nous ignorons tous ce que sont les voix « directes ».
Un chercheur en sciences psychiques, James Findlay, relatait, dans son ouvrage Au Seuil du monde éthéré, ou la survivance après la mort scientifiquement expliquée (épuisé), comment se produisent les voix directes.
Les voix répondent
Un invisible auquel on demandait de quelle façon était produit le phénomène de la voix directe, a répondu ce qui suit :
« La production de l’ectoplasme fourni par le médium doit être, dans le cas envisagé, largement en excès sur la production ordinaire. Second point : la quantité de cet ectoplasme, pour être convenablement utilisée, doit se répartir également entre les Esprits communicants, faute de quoi il pourrait en résulter des périodes d’aphonie. Nous, les désincarnés, façonnons avec cet ectoplasme un larynx ayant la forme d’un long tube ; mais, je le répète, il est indispensable que nous disposions d’assez de substance pour être en mesure de modeler à la fois le tube et nos organes vocaux.
C’est pourquoi l’ectoplasme doit être abondant, et c’est ce qui explique que les médiums aptes à produire cette manifestation soient rares. Ceci est important, en raison du fait que, lorsque la puissance de l’organe est faible, nos voix sont faibles ; tandis que, si nous avons suffisamment d’ectoplasme à notre disposition, nous modelons des organes vocaux qui sont réellement les nôtres, en sorte que nous pouvons nous faire entendre de vous sous un timbre de voix que vous reconnaissez comme étant celui que nous avions lorsque nous étions à vos côtés, sur la terre. »
L’usage de la trompette
Un clairvoyant a relaté comme suit ce qu’il a pu observer au cours d’une séance de voix directes par la « trompette » (la « trompette » est un instrument utilisé pour produire ce type de phénomènes).
« Nous étions, dit-il, une vingtaine de personnes, et je me trouvais à la droite du médium, M. Deacon. Deux trompettes avaient été mises à notre disposition. La séance commencée, je vis l’ectoplasme sortir, telle une vapeur, de la poitrine et du plexus solaire du médium, puis la masse se condensa et se divisa en deux parts ; celles-ci atteignirent les trompettes, les soulevèrent et les remirent aux personnes à qui les Esprits désiraient se communiquer. À mes yeux de clairvoyant, l’ectoplasme prit alors une coloration d’héliotrope pâle, frangée de blanc et formant comme une sorte de tresse, du fait que l’ectoplasme fourni par le médium était comme « entortillé » dans une formation ectoplasmique que j’appellerai « spirituelle », car elle provenait des Esprits mêmes participant à la séance. »
Les expériences de Leslie Flint
Les mêmes explications sont fournies par Leslie Flint sur sa capacité à manifester des voix.
Au cours de sa carrière, il fut soumis à de nombreux tests pour essayer de connaître l’origine des voix.
Flint était-il ventriloque ? On plaça de l’eau colorée dans sa bouche, des appareils d’enregistrement autour de sa gorge.
Il fallu se rendre à l’évidence, les voix se manifestaient, s’exprimaient, mais dans l’atmosphère, à proximité du médium qui, lui aussi, attribue à la force ectoplasmique la manifestation des voix d’outre-tombe.
Dans le livre qu’il consacre à Flint, l’écrivain britannique Nevill Randall fait part de résultats surprenants. Je ne peux résister au plaisir de vous citer l’exemple suivant. Il s’agit d’un désincarné qui raconte, grâce aux cordes vocales ectoplasmiques, quel mal il a eu pour contacter sa femme restée sur terre…
De la difficulté à contacter les vivants
Leslie Flint
« Les défauts des médiums impuissants ont été assez souvent dénoncés et ridiculisés par des journalistes sceptiques et leurs révélations considérées comme pure et simple fumisterie. À en croire les voix, la frustration des esprits qui essaient de faire passer leur message de l’autre monde dans le nôtre peut être encore pire.
Personne ne souffrit plus, entre les mains d’un médium médiocre, qu’Alfred Higgins, le peintre et décorateur de Brighton, mort en tombant d’une échelle. Personne ne souffrit plus que lui tandis qu’il essayait de faire passer un message à sa veuve.
« On m’a emmené, dit-il, dans une église – une église spiritualiste – et je me suis dit : « Si seulement je pouvais faire parvenir un message à ma femme ! » Elle n’était pas là, bien sûr. Je me suis donc dit qu’il fallait l’impressionner, la convaincre de venir. Je lui ai donc rendu visite et j’ai tenté de la persuader.
Une nuit j’étais dans l’église. Je sais que j’étais parvenu à décider ma femme à y venir : je l’avais harcelée toute la journée. En fait, je la harcelais depuis plusieurs jours. Elle était assise dans le fond de l’église, et un médium, une femme, était sur l’estrade. Je l’ai regardée et je me suis dit : « C’est bien ma chance de tomber sur quelqu’un comme ça ! Elle ne me semble pas valoir grand-chose. »
J’avais vu de bons et de mauvais médiums. Elle n’avait pas l’air d’y voir très clair et ne semblait pas très capable de me décrire.
Quand elle s’est mise à transmettre le message habituel, je me suis dit : « Il est temps que j’intervienne.
Il faut que je fasse quelque chose. » Je me suis concentré comme un fou et j’ai dirigé mes pensées sur elle. Finalement, elle les a interceptées.
Elle a capté certaines des choses que j’essayais de lui transmettre. Elle n’arrêtait pas de dire qu’elle voyait une échelle. Elle avait tout mélangé, bien sûr.
« Je ne sais pas, a-t-elle dit à ma femme, si vous allez avoir de la chance, mais je vois une échelle près de vous. »
Je me suis dit : « Comme résultat, ce n’est pas mal ! Ça vaut bien la peine de crier comme un dingue !
Eh bien, a dit ma femme, je vois bien ce que veut dire l’échelle. »
Évidemment le médium avait tout compris de travers.
« Je crois qu’il va vous arriver quelque chose de très bien, a-t-elle dit. Je vous vois en train de monter, de monter en haut de cette échelle. Vous grimpez vers le succès. »
Ce n’était, bien sûr, pas du tout ce que j’essayais de dire à ce médium stupide. C’était son interprétation ! Je me suis dit : « Bon Dieu, il faut faire quelque chose ! » Elle a fini par capter des bribes de mes pensées et j’ai enfin pu lui faire parvenir mon nom. Et puis ma femme a dit :
« Je crois comprendre ce que vous voulez dire. » Et elle a ajouté : « Mon mari s’est tué en tombant d’une échelle. Il s’appelait Alf. »
Je me suis dit que j’étais quand même arrivé à ça. Mais le médium avait tout gâché. « Pourquoi me ronger les sangs ? me suis-je dit. Que puis-je bien dire qui accrocherait son attention ? » J’ai réfléchi avec acharnement.
Et puis j’ai dit… ou plutôt j’ai influencé et impressionné le médium qui a dit :
« Cet anneau que vous portez n’est pas le véritable anneau. Ce n’est pas le même. »
Cela ne voulait rien dire, je suppose, pour personne, mais cela avait une énorme signification pour ma femme, car elle avait en fait perdu son alliance ; elle avait tout fait pour que je ne le sache pas et ne me mette pas en colère. Elle était donc allée en acheter une autre tout à fait identique, voyez-vous. J’avais appris cela depuis que j’étais mort. Je me suis dit que cela allait la secouer.
Elle est devenue pâle comme un linge et a dit :
« Comment mon mari peut-il le savoir ? Je le lui avais pourtant caché… »
Le médium s’est, bien entendu, mis à se rengorger. Vous savez comment certains se comportent…
« Voyez-vous, a-t-elle dit, c’est une preuve flagrante de la présence de votre mari. »
Elle ne se sentait plus d’aise. Elle avait vraiment le sentiment d’être en forme, ce soir-là !
Il y a des tas de gens très bien, très sincères parmi les médiums. Vraiment sincères. Mais la moitié d’entre eux sont inexpérimentés, pas vraiment évolués, et ce qu’ils disent naît souvent de leur imagination. Parfois ils sont capables de capter quelque chose. Je veux dire que nous arrivons à faire passer nos pensées dans leurs cerveaux. Mais ils font beaucoup de mal, la plupart du temps. »
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