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Signé Zozo… ou les dangers du Ouija

Marie Alsina

 Ah! Ces Américains! Ils font tout en grand.

Même leurs cas de hantise sont plus spectaculaires que les nôtres…

Au moins, pour une fois, on ne les enviera pas!

En 2009, Garry Hodges vivait dans le Missouri, avec sa femme Heather et sa belle-fille de sept ans, Caitlyn.

Garry était un ancien militaire, un vétéran de la guerre d’Irak. En rentrant aux États-Unis, il pensait laisser l’enfer derrière lui, mais le pire l’attendait. Pendant des mois, toutes les nuits, il avait revécu les mêmes abominables scènes et il serait probablement devenu fou sans le soutien inconditionnel de sa femme.

Garry avait deux frères, Westly et Kevin. Les trois hommes avaient grandi ensemble et ils étaient très proches. Un jour, comme il les recevait à dîner, il leur annonça qu’un emploi bien rémunéré lui avait été proposé, mais qu’il devait déménager à Lawton, dans l’Oklahoma, à des centaines de kilomètres de là. Il s’attendait à des protestations indignées, mais sans hésiter, ils offrirent de l’accompagner. Un nouveau départ, une nouvelle vie… l’idée leur semblait excitante. Même Sabrina, la petite amie de Westly, paraissait enchantée.

Quelques semaines plus tard, Garry fit le voyage jusqu’en Oklahoma pour visiter une maison qui venait tout juste de se libérer. À son arrivée, le précédent locataire l’attendait, assis sur les marches du perron. Il s’approcha de lui, et, s’étant présenté, il lui posa aussitôt la question qui lui brûlait les lèvres. Pour une obscure raison, M. Smith avait résilié son bail avant terme, et ce détail l’intriguait. Tirant nerveusement une bouffée de sa cigarette, l’homme s’en expliqua ainsi: « Heu… En fait, je ne sais pas trop quoi vous répondre. Le moment est venu pour moi de partir, rien de plus. » Visiblement embarrassé, il l’invita à visiter la maison, et sans attendre sa réponse, il pénétra à l’intérieur. Garry fit le tour du rez-de-chaussée puis il demanda à voir le premier, mais, désignant l’escalier d’un geste vague, l’homme lui proposa d’y aller seul. En arrivant à l’étage, l’ancien militaire, qui n’était pas facilement impressionnable, se retrouva submergé par un curieux sentiment de malaise. Il s’avança dans le couloir, inspecta une chambre, puis une autre, avant de comprendre que toutes les lumières, même celles des placards, étaient allumées. Surpris, il prit soin de toutes les éteindre avant de redescendre au rez-de-chaussée, où M. Smith l’attendait toujours. Il n’avait pas bougé d’un centimètre en son absence. Garry lui expliqua qu’il était intéressé par la propriété, et visiblement soulagé, l’homme lui proposa de signer les papiers sur-le-champ. Ceci étant fait, il monta au premier pour rassembler ses affaires. Quelques minutes plus tard, il redescendit avec deux sacs-poubelles remplis de vêtements, les jeta précipitamment dans le coffre de sa voiture, et partit sans dire un mot. Garry le regarda s’éloigner, stupéfait, puis il haussa les épaules. L’ancien locataire était peut-être bizarre… mais ils avaient leur maison!

La famille s’installe

Au début du mois suivant, toute la famille s’installa à Lawton. Les deux premières semaines se déroulèrent sans incident notable et puis un soir, alors qu’ils regardaient la télévision au salon, ils entendirent des bruits de pas à l’étage.

– Qu’est-ce que c’est? » s’étonna Kevin.

– Il y a quelqu’un là-haut, c’est sûr! » s’exclama Westly.

– Peut-être Caitlyn » suggéra Heather.

– Je ne crois pas, les pas sont trop lourds.

– On va voir? » demanda alors Garry à ses frères.

– Hey, tu n’as pas besoin de nous, c’est toi l’ancien soldat! » lui répondit Kevin en riant.

Garry se leva de son fauteuil en soupirant et il commença à grimper les marches de l’escalier le plus silencieusement possible, un vrai challenge vu sa corpulence imposante. Les pas semblaient provenir de sa chambre. Ils étaient pesants, comme ceux d’un homme adulte. Parfois ils s’arrêtaient, puis ils reprenaient… ils le rendaient nerveux. Il ouvrit doucement la porte, et le bruit s’arrêta. Il inspecta soigneusement la pièce, fouillant le placard et poussant les rideaux, avant de redescendre au salon, perplexe. Le reste de la soirée fut des plus calmes et, peu après minuit, tout le monde monta se coucher. Heather venait de se glisser dans son lit quand une lueur attira son attention.

– Je viens juste d’éteindre la lumière du placard et elle est allumée! » fit-elle remarquer à son mari.

– Bah, tu as cru le faire mais tu as dû oublier.

– Non! Je l’avais vraiment éteinte!

Agacée, elle se releva et appuya vigoureusement sur l’interrupteur. Cette fois, il ne pourrait pas dire qu’il ne l’avait pas vue. Quelques heures plus tard, Garry se réveilla et se redressant sur ses coudes, il remarqua que la lumière du placard était à nouveau allumée. Plus surprenant encore, sa porte était maintenant entrouverte. Troublé, il commença à secouer sa femme.

– Hey, regarde ça! Tu n’avais pas éteint la lumière?

– Tu te moques de moi? » lui répondit-elle.

– Bien sûr que non! Mais qui l’a rallumée alors?

Ils se regardèrent sans pouvoir donner de réponse. Contrairement à son mari, Heather mit du temps à se rendormir et comme elle réfléchissait à l’incident, elle en vint à la conclusion que Kevin et Westly avaient dû leur jouer un tour. Le lendemain matin, Garry en parla à ses frères, mais ils refusèrent de le croire et il se mit en colère. Sa réaction les stupéfia. Ils se taquinaient sans cesse et jamais ils ne l’avaient vu s’énerver comme ça.

Quelques jours plus tard, Garry et Heather montèrent se coucher de bonne heure. Ils dormaient tous les deux quand ils sentirent une présence, comme si quelqu’un s’était assis sur le lit. « Caitlyn? » appela nerveusement sa mère. La chambre était déserte mais la porte menant au couloir était maintenant ouverte. Fou de rage, Garry repoussa ses couvertures d’un geste brusque. Il était sûr que l’un de ses frères leur faisait une blague. Il courut dans la chambre de Kevin, puis dans celle de Westly, mais ils étaient tous les deux profondément endormis et il repartit sans faire de bruit. Il s’assit sur le bord de son lit, dépité. Des choses se produisaient qu’il ne comprenait pas. Il discutait de la situation avec sa femme quand il aperçut une ombre derrière les lattes de la porte du placard. « Regarde! Regarde! » s’exclama-t-il en pointant le mur de son doigt. Heather leva alors les yeux et elle vit très distinctement la silhouette d’un homme. Il semblait des plus réels. Il faisait les cent pas, et les lames du plancher grinçaient sous son poids. Garry s’approcha lentement du placard. Il était terrifié. Des bruits, comme des grognements, s’élevaient de l’intérieur. Il tourna lentement la poignée puis il ouvrit la porte, révélant une petite pièce complètement vide. À bout de nerfs, Heather éclata en sanglots. « Je ne veux pas rester là, je ne passerai pas la nuit dans cette chambre! »

Son mari la comprenait. Ils attrapèrent rapidement quelques affaires, leurs coussins et leur couette, avant de descendre au salon. Ils dormaient sur le canapé-lit depuis environ deux heures quand un bruit de verre brisé les réveilla. Garry se dirigea vers la cuisine, suivi de sa femme. De petits morceaux de verre jonchaient le plancher. Heather commença à les ramasser, se demandant comment un verre avait pu traverser la pièce pour venir se briser ainsi, juste à l’entrée du salon. Pour Garry, la réponse était évidente. Les lumières s’allumaient toutes seules, les portes s’ouvraient d’elles-mêmes, ils avaient senti une présence, et ils avaient vu une silhouette. Ils partageaient forcément l’endroit avec quelque chose. Il pensait que la maison avait une histoire, qu’elle avait été le théâtre d’une tragédie, ou qu’elle avait été construite sur un ancien lieu de sépulture. Les jours suivants, il effectua quelques recherches, fouillant dans les vieux journaux et sur Internet, sans succès. Il interrogea ensuite ses voisins, mais aucun ne connaissait de phénomènes semblables et ils ne savaient rien du passé de la propriété. Il apprit seulement que les huit couples qui avaient vécu là avant eux avaient tous divorcé. Sans exception.

La tension monte

Au bout de quelques semaines, des tensions commencèrent à naître. Aucun de ses frères ne croyait Garry, et leur scepticisme le blessait profondément. Il dormait peu, se montrait agressif et s’agaçait d’un rien. Un matin, comme ils étaient rassemblés à la cuisine, un verre glissa lentement sur la table avant de tomber sur le linoléum. Garry leva les yeux et il leur dit d’un air de défi: « Alors vous me croyez maintenant? » Kevin et Westly commencèrent alors à envisager qu’il ait pu leur dire la vérité, sans toutefois en être convaincus.

Le même jour, ils regardaient la télévision dans le salon quand des bruits de pas résonnèrent au premier. Ils levèrent machinalement leurs yeux vers le plafond, et Westly proposa: « Allons voir tous ensemble. » Ils inspectèrent soigneusement toutes les pièces, même la salle de bains et les toilettes, et comme ils ne trouvaient personne, ils finirent par redescendre. En arrivant au rez-de-chaussée, ils découvrirent que toutes les portes et les tiroirs des meubles de la salle à manger, du salon et de la cuisine avaient été ouverts en leur absence. L’évidence apparut alors à tous que la maison était hantée. Garry, qui se sentait nerveux, remonta au premier pour prendre une douche. Il avait l’impression qu’elle pourrait l’aider à se détendre et elle aurait probablement eu l’effet escompté si de gros coups n’avaient retenti au grenier. Heather se précipita dans la salle de bains, complètement paniquée.

– C’est toi qui fais du bruit?

– Non, écoute. Ça vient du grenier.

Soudain, Garry se mit à crier. Il ressortit immédiatement de la douche, et montrant son dos à sa femme, il lui demanda: « Regarde! Qu’est-ce que c’est? » Trois profondes plaies se dessinaient sur sa peau, qui allaient de son épaule gauche au bas de ses reins, comme un gigantesque coup de griffes. Il enfila rapidement un pantalon et descendit au salon. Heather désinfecta ses blessures, et comme Kevin et Westly la regardaient faire, ils commencèrent à se culpabiliser. Ils n’avaient pas voulu le croire, et maintenant, le fantôme l’avait attaqué. Ils auraient voulu quitter la maison, mais ils avaient rassemblé toutes leurs économies pour payer la caution et le déménagement, et ils n’avaient plus rien.

La nuit suivante, Kevin était en train de lire, allongé sur son lit, quand il entendit des pas monter l’escalier. Il se leva, sortit dans le couloir, mais personne ne s’y trouvait et il en conclut que « la maison devait craquer. » Il retourna dans sa chambre, et comme il était déjà tard, il éteignit la lumière. Vers deux heures et demie du matin, un bruit le réveilla et la certitude le submergea que quelqu’un le regardait. Mal à l’aise, il alluma sa lampe de poche et, dirigeant son faisceau lumineux vers l’entrée de la pièce, il éclaira la silhouette difforme d’une abominable créature cornue. Kevin resta un moment immobile, le temps de réaliser, puis il lâcha la lampe et se mit à hurler. Quand il trouva le courage de regarder à nouveau, la silhouette avait disparu. Quelques secondes plus tard, Garry et Heather, qui avaient choisi de dormir au salon et qui avaient pris Caitlyn avec eux, le virent dévaler les escaliers en courant. Il semblait terrifié.

– Hey Kev, mais qu’est-ce qui s’est passé? » lui demanda Garry.

– Quelque chose est rentré dans ma chambre. Un truc avec des cornes!

– Tu es sûr de ce que tu as vu? » lui demanda Heather.

– Oui!

Kevin n’était pas vraiment le genre d’homme à montrer ses émotions, et le voir dans cet état bouleversa Heather. Au même moment, Westly pénétra dans la pièce et s’approcha de son frère, qui pleurait silencieusement, la tête entre ses mains.

– Qu’est-ce qui se passe Kev?

– J’étais dans ma chambre et quelque chose s’est avancé vers moi!

– On va voir? » demanda alors Westly en tournant la tête vers son frère aîné.

– O.K. » lui répondit Garry.

L’ancien militaire prit un grand couteau de cuisine et les deux hommes commencèrent à grimper les escaliers. L’ambiance était sinistre. Les lumières vacillaient, jetant de grandes ombres sur les murs. Ils fouillèrent soigneusement la chambre de Kevin, regardant même sous son lit, en vain. Westly prit l’oreiller et les couvertures de son frère, et il redescendit au salon. Garry le suivait quand soudain, il entendit des bruits de pas. Brandissant son couteau devant lui, il se retourna. La chose qui avait terrifié Kevin était toujours là. Il remonta prudemment au premier, commença à longer le couloir et, comme il avançait, il vit la porte de la chambre de Caitlyn se refermer lentement devant lui. Il la poussa du bout de son pied et pénétra dans la pièce. Les lumières continuaient à clignoter, donnant une allure inquiétante, presque menaçante, aux poupées et aux ours en peluche de la fillette. La chambre semblait déserte. Pourtant, il avait l’impression que quelque chose se cachait là, tout près de lui.

Une étrange signature…

 Soudain, il entendit un léger bruit, comme si quelqu’un avait tapoté la fenêtre du bout de ses doigts. Il souleva le double-rideau, découvrant un mot écrit sur la vitre.

ZOZO

Zozo? Garry tenta de l’effacer avant de comprendre que les quatre lettres avaient été gravées dans la poussière, à l’extérieur. Aucun être humain n’avait pu faire ça. Pour accéder à

la fenêtre, il aurait fallu amener une échelle dans le jardin, et ils l’auraient forcément remarquée.

Le lendemain, Garry chercha le mot sur Internet. Il le découvrit dans un livre ancien, Le Dictionnaire infernal, de Collin de Plancy. Alors il comprit. Il visita une multitude de sites et, à sa grande surprise, il remarqua qu’un grand nombre de personnes semblaient avoir été confrontées à Zozo. Leurs témoignages parlaient de maladie, de malchance, de harcèlement, de phénomènes surnaturels, de suicide, de mort… et de Ouija. Il ne connaissait pas le jeu, mais il était présenté comme le moyen le plus efficace pour communiquer avec les démons. Il rapporta toutes les informations à sa femme, et elle en fut terrifiée. « Qu’allons-nous faire? » lui demanda-t-elle. Garry avait vaguement songé à quitter la maison, mais il était un soldat et il refusait de s’enfuir. « Nous allons trouver un moyen de nous débarrasser de cette chose » lui répondit-il calmement. Il raconta ensuite toute l’histoire à ses frères et, l’après-midi même, ils fabriquèrent une planche Ouija, recopiant tous les éléments du jeu sur un grand carton plastifié.

Pour leur première séance, ils avaient décidé de suivre les conseils trouvés sur Internet. Garry alluma quelques bougies, puis il récita une prière, et tout le monde posa le bout de son index sur le fond du verre retourné qui leur servait de planchette.

– Y a quelqu’un ici? » demanda Garry à haute voix.

Les deux premières minutes, rien ne se passa, puis un vent glacé balaya le salon, faisant vaciller les flammes des bougies, et le verre se mit à bouger. Il se dirigea vers le « Oui » puis vers le « Non » et il commença à faire des va-et-vient entre les deux. Aucun d’entre eux n’avait jamais fait de spiritisme, et ils en restèrent stupéfaits.

– Qu’est-ce que tu veux? » cria alors Garry.

OUI NON OUI NON OUI NON…

– Qui es-tu? Pourquoi es-tu ici? Peux-tu partir?

Garry enchaînait les questions, mais le verre continuait à naviguer entre le « Oui » et le « Non » sans donner de réponse. Soudain, Heather prit la parole.

– Quel est ton nom? » demanda-t-elle timidement.

Le verre se figea brusquement puis il glissa vers le bord de la planche.

Z-O-Z-O

Zozo commença alors à répéter son nom en boucle.

Z-O-Z-O Z-O-Z-O Z-O-Z-O

Ils n’étaient pas seuls dans la pièce. Quelque chose se trouvait là, tout près d’eux, qu’ils ne voyaient pas mais qui leur répondait.

– Qu’est-ce que tu veux? » lui demanda une nouvelle fois Garry.

T-U-E-R

Garry, ses deux frères, Heather et Sabrina se regardèrent, sidérés. Ils ne comprenaient pas. Tuer qui? Pourquoi? Le verre recommença alors à bouger.

G-A-R-R-Y

– Oh! mon Dieu! Garry on doit arrêter ça! » s’exclama alors sa femme.

Heather enleva son doigt du verre, et tout le monde l’imita. Soudain, des bruits de pas lourds retentirent à l’étage. Ils les écoutaient, les yeux rivés au plafond, quand une nouvelle bourrasque traversa la pièce. Au même moment, le verre qui leur servait de planchette s’envola de la table basse, une porte claqua violemment et toutes les chaises de la cuisine basculèrent vers l’arrière. Heather se leva, hystérique, et elle se mit à crier: « Ça suffit maintenant! Je n’en peux plus! » Elle ne voulait plus jamais entendre parler de Ouija. Garry avait lu qu’en cas de problème, il convenait de détruire la planche. Le soir même, ils la firent brûler dans le jardin.

Le calme puis la tempête…

La vie reprit alors son cours. Pendant une semaine, peut-être même une dizaine de jours, aucun phénomène étrange ne fut observé. Les tensions s’étaient calmées, tout le monde dormait bien la nuit et l’ambiance était sereine. Mais un soir, alors qu’ils retournaient dans la maison après un barbecue, ils entendirent de monstrueux bruits de pas au premier étage. Ils étaient tellement lourds qu’ils faisaient trembler le plafonnier de la cuisine. Garry n’était pas effrayé, il était énervé. Cette fois Zozo, allait se montrer, il en était persuadé. Il se tourna vers ses frères et leur dit: « Allons-y, allons voir ce qu’il y a là-haut. » Kevin et Westly le suivirent sans protester. Les pas semblaient provenir de la chambre de Garry. Ils entrouvrirent discrètement la porte et regardant par l’interstice, ils virent une immense silhouette démoniaque se refléter dans le miroir.

– Mon Dieu, ça ne peut pas être vrai » murmura Garry.

– Je ne vois rien » chuchota Westly.

– Regarde dans le miroir » lui répondit Kevin.

Alors il la vit. Une grande, gigantesque forme sombre à la tête surmontée de cornes.

– Oh! mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est?! » s’écria Westly.

Le démon, qui l’avait entendu, tourna lentement sa tête vers lui et il le chargea en grognant. Les trois hommes se mirent alors à courir. Ils savaient qu’ils luttaient pour leur vie. Ils dévalèrent l’escalier en criant.

– Il arrive! Il arrive!

– On doit sortir d’ici!

– Il faut partir, vite!

– Qu’est-ce qui se passe? » demanda Sabrina.

Kevin et Westly tentèrent de lui répondre, mais leurs propos étaient tellement décousus qu’elle ne comprit pas un mot.

– Calmez-vous une seconde! » cria alors Garry. « Tout le monde panique et dit n’importe quoi! »

Il était en colère, et il voulait se battre. Il se rapprocha des escaliers pour interpeller le démon.

– Descends ces putains d’escaliers! Je n’ai pas peur de toi, je n’ai plus peur!

Des bruits de pas lui répondirent, plus pesants que jamais, et Sabrina songea que la chose qui les produisait devait être gigantesque. De petits objets décoratifs, des statuettes, des vases, des cadres, sautaient au rythme des pas. Boum, boum, boum… Le démon descendait les marches de l’escalier…

– On doit sortir d’ici! » se mit alors à crier Heather.

Un démon terrifiant

La jeune femme prit sa fille par la main et elle la tira vers l’entrée mais, comme elle s’en approchait, soudain la porte du salon se referma violemment devant elle. Ils entendirent alors un grondement sourd, comme un grognement. Il semblait plein de haine. Une haine bestiale, qui venait du plus profond des âges.

– Garry! Garry! Recule, Garry! » crièrent en même temps ses deux frères.

Garry ne fit pas un geste. Le démon apparut alors au bas de l’escalier, immense, terrifiant, et il fit quelques pas vers lui. « C’est comme ça que je vais mourir » se dit-il simplement.

– Sors d’ici! » hurla-t-il en le désignant du doigt.

Zozo poussa un terrible hurlement, et toutes les vitres du salon explosèrent. Ils entendirent un bruissement, puis les morceaux de verre se rassemblèrent dans les airs, et ils se précipitèrent vers Garry. Il se baissa juste à temps pour les éviter. Quand il se releva, le démon n’était plus là. Garry se tourna vers sa famille, et il leur dit: « On s’en va! » Ils déménagèrent peu de temps après. Malheureusement, l’expérience les avait changés, et ils partirent tous dans des directions différentes. Garry et Heather achetèrent une grande maison avec piscine et ils vécurent heureux. Ils ne parlaient que rarement du démon. Quelque chose les avait suivis, qui se manifestait parfois en faisant bouger de petits objets, mais rien de semblable à Zozo. De nos jours encore, de petits phénomènes se produisent, qu’ils surveillent attentivement. Ils n’ont pas vraiment peur… à part pour leurs enfants.

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